La chute du Royaume d’Azeroth

Arkentass | Mise à jour 23/03/2019 à 12h01 - 23/03/2019 à 12h01 - 4

La chute du Royaume d’Azeroth

(contée par la gardienne de Tirisfal)

Je me nomme Aegwyn, et voici mille ans que j’écume toutes les contrées de ce monde, me consacrant entièrement à la sauvegarde de ces peuples et de leurs terres, tentant de les protéger des puissants tentacules des Ténèbres de l’au-delà. J’ai regardé vaincre les plus puissants des souverains, puis j’ai assisté à leur perte. J’ai vu les esprits les plus nobles accomplir les plus louables actions, comme j’ai vu les plus fourbes fomenter en secret et conspirer contre l’humanité.

Mais je n’ai que récemment été impliquée directement dans les affaires Humaines. Depuis la nuit des temps, mon ordre est chargé de protéger les mortels Humains des mystères des Ténèbres de l’au-delà, de les épargner des atroces maléfices de ces mondes d’ailleurs. Les pouvoirs qui nous furent conférés pour combattre les forces noires de l’Enfer sinueux sont immenses, et notre longévité excède même celle des Elfes. Une lourde contrepartie fut exigée pour l’obtention de ces considérables pouvoirs : le gardien n’a pas le droit d’intervenir dans le monde des Humains avant que ne soit venu le moment de trouver un successeur digne d’assurer la charge de Gardien. Ainsi ai-je procédé. Moi - Aegwyn, ultime Gardienne de l’Ordre de Tirisfal - ai jugé que mon heure était arrivée.

Le Royaume d’Azeroth avait vu par quarante-deux fois les arbres perdre leur manteau de verdure depuis que pour la première fois je pénétrai en ses terres pour quérir l’illusionniste Nielas Aran. C’est lui que j’avais choisi pour engendrer l’héritier de mes pouvoirs. Ce mortel n’était pas dénué de talent pour la magie, et je pensais qu’il serait le père idéal pour mon enfant... je ne me trompais point. Il me donna un fils, qui naquit en automne de l’an de grâce 559. Je lui donnai le nom de Medvih - le gardien des secrets dans la langue antique des Elfes. Je lui transmis tout mon savoir, tous mes pouvoirs pendant la première année de sa vie. Mais j’avais au plus profond de son âme enfoui ces secrets qui ne se révéleraient à lui qu’au jour où il atteindrait la maturité nécessaire.

Je pensais alors avoir accompli mon devoir en ce monde, je confiai mon fils aux bons soins de la famille de son père et m’apprêtai à passer sur l’autre rive... De loin pourtant, je veillais sur lui, je le regardais grandir. Je pensais que l’altruisme généreux de Tirisfal le guiderait dans ses choix, l’aiderait à tempérer son cœur et à élever son esprit jusqu’à le rendre digne de réaliser ce que je pensais être son destin : prendre ma succession et devenir à son tour Gardien. La veille du jour de ses treize ans, les pouvoirs enfouis au plus profond de son âme s’éveillèrent. Incapable de faire face à la violence des énergies cosmiques qui déferlèrent en lui, Medvih fut victime d’un choc psychique très traumatisant. La bonté des pères du clergé de Northshire lui rendit la paix. Ils prirent en effet mon enfant sous leur protection pendant six longues années, et apportèrent soins et réconfort à son corps meurtri.

Medvih finit par revenir à la vie, en pleine possession semblait-il de ses pouvoirs et de ses facultés. Pourtant, malgré la façade confiante, presque arrogante qu’il offrait au regard des autres, je sentais bien, moi, que mon fils portait en lui une chose maléfique et corrompue. Les forces de l’Enfer sinueux avaient perverti la sagesse et les pouvoirs qu’il avait reçus à la naissance en atteignant la partie Humaine en lui. Son âme était devenue mauvaise, et le resterait à jamais. Il fallut attendre la première vague d’assaut des affreuses créatures que sont les orcs pour que je prenne réellement la mesure du danger que représentait mon fils...

Medvih décida d’explorer les limites du pouvoir de manipulation que lui conféraient les énergies magiques qu’il s’était vu confiées si brutalement. Bravant les interdits, il se plongea dans la science nécromantique, se mit en tête de comprendre les mystères de la vie et de la mort. Il pactisa avec les Démons des sphères inférieures, utilisant leurs facultés pour renforcer les siennes. Il devenait chaque jour plus avide de pouvoir, chacun de ses succès l’entraînant un peu plus bas dans les abysses de la folie. Il explora les lointaines sphères astrales, sonda les mystères des Ténèbres de l’au-delà. C’est alors qu’il errait dans le tourbillon sans fin de ces hallucinations cosmiques que Medvih traversa pour la première fois l’infranchissable frontière du monde de l’au-delà pour apercevoir l’espace d’un très court instant les effroyables, les monstrueuses créatures de ces lieux. Medvih avait enfin trouvé l’arme absolue qu’il avait tant cherchée... Fermement décidé à se rendre maître d’Azeroth, Medvih se servit des connaissances que Tirisfal lui avaient transmises pour conclure un arrangement avec le Sorcier Gul’dan - le plus puissant des seigneurs régnant sur le monde sombre et sanguinaire qui hantait ses visions. 

Communiquant avec Gul’dan grâce à des transes profondes et des projections astrales, Medvih prétendit qu’un tombeau antique enfoui sous les flots renfermait un pouvoir défiant l’imagination. Sargeras, le Seigneur des Démons que j’avais vaincu à l’issu d’un terrible duel huit cents ans plus tôt était bien dans ce tombeau. Il me paraissait toutefois impossible de savoir si ce sépulcre renfermait les pouvoirs de Sargeras ou seulement sa dépouille. Je l’ignorais moi-même. 

Pourtant la seule idée de pouvoir posséder les pouvoirs d’un Seigneur des Ténèbres suffisait à l’insatiable Gul’dan pour accepter le marché de Medvih. Medvih proposait de révéler à Gul’dan la position du Tombeau qui mettrait le monde à ses pieds. Medvih réclamait en échange l’anéantissement total de ceux qu’il estimait être les seuls susceptibles de s’opposer à son irrésistible ascension : les habitants du grandissime Royaume d’Azeroth. 

Ainsi, en l’an de grâce 583, Medvih ouvrit la première de ses portes artificielles entre le royaume lumineux d’Azeroth et le monde sanglant des orcs. L’heure du trépas approchait pour moi. Je décidai pourtant de rendre visite à Medvih en sa tour mystique, dans l’espoir de le dissuader d’emprunter un chemin qui à coup sûr mènerait à sa perte. Mais les pouvoirs qui autrefois furent ceux du bon Tirisfal étaient pervertis en lui, et mes prières furent impuissantes. J’eus beau employer toute l’énergie qui restait à mon corps vieilli, je lui avais cédé tous mes pouvoirs depuis si longtemps qu’il me domina facilement avant de me chasser hors de sa vue.

L’arrivée de Gul’dan et de Blackhand, Seigneur de la guerre de la Horde marqua le début d’un conflit qui allait déchirer le Royaume d’Azeroth pendant près de cinq années. Les champs auparavant si fertiles du Royaume furent saccagés par les sauvages armées des orcs. A leur départ Azeroth n’était plus qu’une immense friche. Mais Medvih, aussi habile et rusé qu’il fut, ne vécut pas assez longtemps pour voir son projet se réaliser. De vaillants soldats azerothiens avaient pris d’assaut sa tour secrète et occis mon fils dans la salle même où il avait conclu avec la Horde le pacte qui scellait la chute d’Azeroth. Le grand Seigneur de la guerre Blackhand périt lui aussi peu avant de triompher, trahi par son vassal, Orgrim Doomhammer.

Le peuple d’Azeroth subit lui aussi une très lourde perte lorsque son souverain, le juste et bon Roi Llane, périt lors du siège du Fort de Stormwind qui tomba par la suite aux mains de la Horde des orcs. Jamais les survivants du désastre n’auraient gardé la vie sauve et fuit leur patrie si Anduin Lothar, Chevalier errant de la Confrérie du Cheval et héros de guerre n’avait guidé vaillamment leur exode.

Medvih et ses sortilèges n’étaient plus. Cependant, des centaines d’orcs continuaient chaque jour de pénétrer le territoire des hommes en empruntant la Porte. Blackhand mort, Orgrim ne tarda guère à s’emparer du contrôle du clan de Blackrock, le plus puissant des clans de la Horde. Gul’dan le tristement célèbre Sorcier et le chef du clan de Stormreaver laissèrent les autres se disputer sur les clans restants. On raconta qu’ils étaient occupés à appareiller un gigantesque vaisseau pour partir en quête du Tombeau de Sargeras. Rend et Maim, tous deux également redoutables et tous deux fils de Blackhand bénéficient du soutien d’un bon nombre d’orcs, ils comptent bien contester au félon Doomhammer la domination de la Horde. Malgré les luttes qui déchirent la Horde, il ne fait aucun doute que toutes les factions s’uniront derrière Doomhammer afin de pourchasser sans répit les renégats d’Azeroth, et ce quelle que soit la route que ceux-ci décideront d’emprunter...

Lothar mène le peuple d’Azeroth dans son exode


L’Alliance de Lordaeron 

Lorsque les réfugiés azerothiens atteignirent les rivages de Lordaeron, le Roi Terenas convoqua un conseil formé de représentants de chacun des sept Royaumes dont il était souverain. Le récit que fit lord Anduin Lothar des carnages et des destructions que les orcs avaient perpétrés sur le sol d’Azeroth persuada le souverain de Lordaeron qu’il était impératif de s’unir contre la menace représentée par la Horde. Après querelles animées et discussions houleuses, les seigneurs se rendirent à l’avis des sires Lothar et Terenas, acceptant d’unir leurs armées et de les placer sous le haut commandement de lord Lothar en personne. Les côtes de Lordaeron avaient déjà eu à pâtir d’assauts isolés des orcs, si bien que le Seigneur Lothar trouva un appui solide en son ami de longue date, l’Amiral Proudmoore, souverain du royaume côtier de Kul Tiras. Le vaillant Seigneur de Stromgarde, Thoras Trollbane se montra lui aussi prompt à soutenir Lothar, voyant là une promesse d’imminents et glorieux combats à mener. Ces nobles guerriers n’étaient cependant pas les seuls qui s’armaient pour guerroyer... S’appuyant sur les Ecritures Saintes qui exhortent les fidèles à “revêtir l’armure du juste et combattre le mal”, Alonsos Faol - grand prêtre de l’abbaye de Northshire Abbey avant que les orcs ne la détruise - appela le clergé de Lordaeron à armer prêtres et moines. De même que les gardiens sacrés brandirent leurs épées de lumière pour défendre les cieux , les serviteurs de dieu sur terre acceptèrent de combattre la vague des ténèbres qui allait s’abattre sur Lordaeron. 

Les Nains d’Ironforge accoururent des passages souterrains de Khaz Modan, rapportant que les orcs avaient déjà entamé l’invasion de leur Royaume montagneux. Les Nains proposaient d’offrir à l’Alliance leurs armes et leurs ingénieuses inventions si les Humains acceptaient de repousser les orcs hors de leurs frontières. 

Même les Elfes de la lune d’argent, de nature pourtant très réservée, sortirent de l’ombre de la forêt de Quel’thalas pour proposer leurs services à l’Alliance. Ils avaient appris grâce à leurs pouvoirs magiques étroitement liés aux forces telluriques que Lordaeron était l’une des nombreuses cibles de la macabre offensive que fomentait la Horde. Rancoeurs et haines injustifiées qui depuis la nuit des temps opposaient ces trois races furent mises de côté, une union nouvelle unissait ces peuples voisins. Cette union, qui allait faire leur force, fut célébrée aux quatre coins du Royaume de Lordaeron sous le nom de l’Alliance. Ainsi, unis devant un seul et redoutable ennemi, les Humains et leurs nouveaux alliés étaient prêts. Vaillants et confiants, ils attendaient, sur la rive de leur destinée la déferlante vague des ténèbres.


Cette page a été créée le 23 mars 2019 à 12h01
4 commentaires - [Poster un commentaire]
eored#173
Membre
1

j'aime vraiment beaucoup lire ces récits 

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Medvih . Corrigez moi ces erreurs de traduction :)


Ca fait du bien du bon lore vanillia. Ca me rapelle les 3 premiers bouquins avec Kaelastraz et le mage roux.

Artaras#251
Membre
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"Ca me rapelle les 3 premiers bouquins avec Kaelastraz et le mage roux. "


Manifestement, il est temps pour toi de les relire : il s'agit de Korialstrasz et Rhonin.

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